PC Perez - Conclusion

Dans un contexte complexe et parfois hostile, les artistes ont su s’organiser en s’adaptant aux nouvelles techniques qu’ils utilisent souvent eux-mêmes dans l’exercice de leurs métiers. Le statut et les spécificités des métiers artistiques sont de moins en moins respectés. Les artistes sont trop souvent spoliés de leurs droits détournés au profit d’intermédiaires industriels. La gestion collective qui, seule, garantit l’existence et la pérennité des droits de propriété intellectuelle des artistes fait l’objet d’attaques incessantes non seulement sur le plan national, mais également dans le cadre international.

Si les opposants des droits des artistes interprètes ne trouvent pas un front uni face à eux, ces remises en cause n'épargneront aucune société civile d'artistes, puis d'auteurs. Au-delà des préoccupations corporatistes, s’opère aujourd’hui une question de choix de société dans laquelle nous souhaitons vivre, avec ses implications économiques, sociales et culturelles. Les artistes, qu’ils soient auteurs, artistes-interprètes, ou les deux, apportent le "contenu" exploité par les industries culturelles. Leur rôle est essentiel et la juste rémunération de leurs contributions devrait être considérée, au-delà du principe d’équité, comme un facteur déterminant de développement.

Il est urgent que les autorités politiques se posent la question des équilibres qui doivent être établis et préservés et des garanties qui doivent être données aux artistes. Ces derniers ne peuvent être laissés seuls en face d’une industrie puissante et toujours plus concentrée. Développer et étendre les droits d’auteur, les droits voisins des artistes interprètes et leur gestion, est une nécessité. La Commission pour une relance de la politique culturelle formule de nombreuses propositions au sein du « Livre Blanc ». De grands débats animent partis politiques, il y est question de choix sociaux, d’options économiques. Le débat est ouvert sur la société que nous souhaitons construire dans notre pays.

Nous pensons que les questions culturelles qui sont évoquées, comme :
— le rôle de l’artiste dans notre société,
— les conditions pour les citoyens d’accès à la culture,
— la place laissée au public dans un contexte de concentration industrielle des médias, sont autant de sujets centraux dont les politiques doivent se saisir.
C’est aussi l’un des objectifs de ce Livre blanc.


Les membres de la Commission pour la relance de la politique culturelle, oeuvre pour la poursuite d'une politique commune et énergique, en faveur des actions menées dans l'intérêt général de la culture de notre pays et de ses artistes. Ce Livre Blanc n’est qu’une étape d’un processus d’information et de sensibilisation par lequel nous souhaitons mettre à la disposition de tous, les éléments objectifs nécessaires à l’établissement d’équilibres indispensables à la création artistique et au rayonnement culturel de notre pays.